Le mode de gestion est la façon dont le propriétaire gestionnaire d’une forêt va mener son peuplement pour atteindre un objectif. Cet objectif doit concilier plusieurs paramètres : environnemental, écologique, productif, patrimonial (transmission), réglementaire, social, etc. Les deux modes de gestion les plus répandus sont : la gestion en futaie régulière et la gestion en futaie irrégulière. La gestion en futaie régulière L’origine d’une futaie régulière est soit artificielle (issue d’une plantation) soit naturelle (issue d’une régénération naturelle du peuplement précédent). Dans ce cas, les arbres ont un aspect homogène, ils semblent avoir tous le même âge (ce qui n’est pas toujours le cas). Ce peuplement va bénéficier, tout au long de sa vie des travaux qui lui permettront de se développer. Tout d’abord, des travaux sylvicoles dans le jeune âge permettent aux plants de se développer dans les meilleures conditions. Ensuite, durant toute la vie du peuplement, à intervalle régulier, des prélèvements (coupes d’éclaircies) permettent de réduire la concurrence des arbres entre eux. Ces prélèvements surviennent tous les 10-15 ans pour les chênes par exemple et tous les 5-10 ans pour les résineux. En fin de vie du peuplement, place aux jeunes! Dans ce cas, 2 méthodes sont possibles : la première est de régénérer le peuplement artificiellement, il s’agit d’enlever l’ensemble des arbres adultes pour ensuite replanter de jeunes plants. La seconde, est la régénération naturelle, il est dans ce cas nécessaire de procéder par étapes en enlevant une partie des arbres adultes pour faire apparaître les semis, s’ensuivra alors un travail important sur ces semis pour limiter la concurrence entre eux. La gestion en futaie irrégulière L’aspect est bien différent de la futaie régulière, il y a, réparti sur l’ensemble du peuplement, des arbres de tous âges et de toutes dimensions. Il est donc nécessaire de travailler le peuplement presque arbre par arbre ou plus souvent « tâche par tâche ». En effet, les arbres se répartissent par « groupes » d’arbres de différents âges : semis, jeunes, âge moyen, mâtures. A chaque étape, le travail consiste à favoriser les arbres présentant le meilleur potentiel afin d’assurer, à l’avenir, des arbres mâtures de bonne qualité qui assureront le renouvellement du peuplement (un peu comme si on traitait chaque tâche en futaie régulière). Pour ce mode de gestion, tout est question d’équilibre et il est difficile à maintenir. En effet, les interventions (qu’il s’agisse de travaux ou de prélèvements) doivent être fréquentes et légères, si tel n’est pas le cas, naturellement, le peuplement se régularise (les plus vieux empêcheront les plus jeunes de se développer). En conclusion, des critères essentiels tels que le souhait du propriétaire, les enjeux liés aux paysages, les enjeux environnementaux, les enjeux liés aux risques naturels, les enjeux de production de bois entrent en ligne de compte pour le choix du mode de gestion. A cela s’ajoute le fait que les modes de gestion ne sont pas permutables à loisir, car outre ces critères, il faut tenir compte des paramètres spécifiques au peuplement comme le mode de gestion précédemment établi (une futaie régulière peut-être difficile à irrégulariser), l’essence (certaines ne supporte pas d’avoir trop de lumière dans le jeune âge comme le sapin ou au contraire ne supporte pas l’ombre comme le douglas), la taille de la parcelle (un mode de gestion en futaie irrégulière est extrêmement difficile sur les petites parcelles), l’état sanitaire du peuplement (présence de champignons capable de provoquer d’importantes pourritures du bois
Accueil » Comment choisit-on le mode de gestion de sa forêt ?
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